Quand la Montagne Pelée alerte les scientifiques, la Martinique tremble !
Une conférence de presse s’est tenue à la Préfecture de la Martinique le 4 décembre dernier, pour annoncer le placement de la Martinique en vigilance « jaune Volcan » ! Les réactions ont oscillé entre stupeur et incrédulité !
Les renseignements scientifiques fournis par l’Observatoire volcanologique de la Martinique (consultables par tous) révèlent donc une activité sismique accrue de notre vénérable dame plus scrutée ces derniers temps pour les lahars qui menacent la ville du Prêcheur. Cette actualité environnementale suscite quelques remarques.
1- Un volcan actif !
Un volcan (pour faire simple) est un espace de transit entre l’intérieur du globe terrestre et la surface. C’est une construction géologique qui est en relation avec le magma. Trois éléments composent cette construction : un cône en surface (c’est notre Montagne Pelée), une cheminée (un conduit de circulation qui descend dans la croute terrestre et dans cette croûte un réservoir rempli de lave que l’on appelle la chambre magmatique. Ce magma plus ou moins liquide se déplace dans les profondeurs. Ces déplacements de matières en fusion sont continus et plus ou moins importants.
Il faut donc comprendre que cette alerte jaune signifie que la circulation du magma est plus intense en profondeur, (plusieurs dizaines de km sous la surface). Elle provoque des émissions de gaz et une augmentation de la température des eaux toujours en profondeur. Ces gaz et cette vapeur d’eau profonds font pression sur les roches, qui, lorsqu’elles cèdent, provoquent des séismes plus ou moins ressentis en surface. C’est l’augmentation de la fréquence de ces séismes qui alerte les scientifiques. Une « vigilance jaune » tout comme en Guadeloupe depuis Mars 2019 ! Il s’agit donc d’une activité volcanique scientifiquement intense qui ne préjuge nullement d’une catastrophe à ce stade. Tout comme dans l’île sœur ce sont des édifices volcaniques très surveillés qui font l’objet de milliers de mesures physiques et chimiques chaque année.
NB: Le schéma permet d’illustrer le cône, la cheminée, le réservoir et la chambre magmatique. La montagne Pelée est de type explosif, un type spécifique dont elle a donné le nom avec des nuées ardentes et très rarement par le passé des rejets de lave. Il ne s’agit pas ici de parler du type d’éruption.
2- La gestion de l’agitation scientifique : la communication !
La communication concernant la prévision, la protection des populations à l’occasion de crises volcaniques est un sujet particulièrement sensible dans un territoire marquée par 2 phases éruptives durant le XXème siècle (1902 et 1929-1932 ).
Si l’on ajoute les retours d’expérience de la crise de la Soufrière de Guadeloupe (1976-1977), on s’aperçoit que la transparence est la meilleure stratégie afin d’éviter la prolifération de rumeurs notamment sur les réseaux sociaux car c’est la grande différence avec les situations antérieures les canaux de circulation d’informations sont multiples. »
Bruno MAGALLON – GRAINEAU, Agrégé de Géographie.
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