Vidéo 4 : Les esclavisés ont-ils toujours résisté ?  


Du XVIe au XVIIIe siècles, les colonies françaises d’Amérique sont des sociétés hautement conflictuelles. Les populations esclavisées n’acceptent pas toujours leur sort et multiplient sur toute la période, les formes de rejet, d’opposition appelées « résistances à l’esclavage ». À mesure que la population servile augmente, les formes de refus se multiplient. À telle enseigne que V. Schoelcher, après son séjour dans les colonies dans les années 1840, en vient à déduire que l’abolition est la seule solution pour éviter un soulèvement général.  

Le mythe de l’esclave soumis, victime est remis en question par des intellectuels anticolonialistes qui contribuent à ce que des historiens s’interrogent sur le rôle joué par les esclavisés dans leur propre émancipation. 

De nombreux écrits expriment la peur constante des esclavagistes.  

Les violences physiques et psychologiques dont usent négriers, propriétaires et administrateurs pour prévenir et réprimer les actes de résistance montrent que les luttes des esclaves, loin d’être à la marge du système esclavagiste colonial, le minent pendant quatre siècles.  

Cette vidéo est la quatrième d’une série consacrée à la société coloniale.  



Bibliographie indicative :

 Gilda Gonfier, Bruno Maillard, Frédéric Régentlibre et sans fers, paroles d’esclaves, Fayard, 2015

 F. RégentLa France et ses esclaves, de la colonisation aux abolitions (1620-1848), Fayard, 2012.

 Céline Flory, De l’esclavage à la liberté forcée, histoire de travailleurs africains engagés dans la caraïbe française au XIX ème siècle, Karthala, 2015. 

Gabriel DebienLe maronnage aux Antilles françaises, Caribbean studies vol. 6 No. 3, 1996. 

Rapahël Lucas, « Marronnages et marronnages », Cahier d’histoire, revue d’histoire critique, Les enjeux de la mémoire, Paris, N°89, 2002. 

Rachel DanonLes voix du marronnage dans la littérature française du 18ème siècle, Classiques Garnier, 2015. 

Aline Helg,  Plus jamais d’esclaves.  De l’insoumission à la révolte, le grand récit d’une émancipation (1492-1838), éditions La découverte, 2016 (révoltes d’esclaves dans la longue durée). 

Lionel Trani, La Martinique Napoléonienne (1802-1809), Entre ségrégation, esclavage et intégration, Paris, éditions S.P.M.  2014 (le marronnage urbain à la Martinique entre 1802 et 1809)

C. Oudin-Bastide, L’Effroi et la Terreur. Esclavage, poison et sorcellerie aux Antilles, Paris, La Découverte, 2013.

Jean-Pierre Le Glaunec : Résister à l’esclavage dans l’Atlantique français : aperçu historiographique, hypothèses et pistes de rechercheRevue d’histoire de l’Amérique française, Volume 71, Numéro 1–2, 2017. 

Marcel DorignyLes abolitions de l’esclavage (1793-1888), Presses Universitaires de France, 2018. (Chapitre I : Les résistances à l’esclavage). 

Catherine Coquery-VidrovitchEric Mesnard, Être esclave, Afrique-Amériques, XVe- XIXe siècle, Paris, La Découverte, 2013. 

Gravures de William Blake (années 1770). Extrait de John Gabriel StedmanNarrative of a Five Years Expedition against the Revolted Negroes of Surinam, London, Joseph Johnson, 1796, édition colorée à la main (collection de Richard et Sally Price).

Site internet : Plateforme : Marronnage dans le monde atlantique : sources et trajectoires de vie, 1760-1848 (www.marronnage.info

Audio : France Culture, Une histoire de l’esclavage, épisode 4 : résistances, révoltes et marronage, collection « La fabrique de l’histoire » (Frédéric Régent, Christine Chivallon, Céline Flory), mai 2015.

Vidéo : Grand Séminaire d’histoire des Outre-Mer (220ème anniversaire du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises), conférences de F. Régent :

      – « Le concept de résistance dans l’historiographie de l’esclavage colonial » ;

    – « La rébellion de 1802 peut-elle être considérée comme un acte de résistance anti-esclavagiste ? » ; 

        Février 2014manioc.org.

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